vendredi 2 décembre 2011

Face à la crise : repli sur soi, révolte, ou mutation ?


Par Etienne Barbier, "Les Interfaces". La crise impose des contraintes absolues à nos certitudes. Les repères disparaissent, et, fait nouveau, cette mise sous stress est générale. Entreprises, association, organisation parapublique, voire service de l’état : nul n’est a priori à l’abri de ses conséquences.

Face à une agression, il y a trois réactions envisageables : vous pourrez attaquer, fuir, ou vous tétaniser… Cette dernière tactique, la seule accessible au monde végétal, est souvent celle qui est retenue : le repli sur soi, « on va faire le gros dos en attendant que cela passe ».
Mise sous contrôle des dépenses, concentration des décisions. Sous stress, les délégations sont reprises, l’autonomie est réduite, les managers sont invités à reprendre la main, soumis à un reporting intense : la perte de visibilité impose un pilotage à vue… Le végétal triomphe !
La faille de ce dispositif, c’est une perte rapide de l’autonomie des acteurs. Les capteurs de l’entreprise, les fameux détecteurs de signaux faibles sont anesthésiés. Pour nous protéger, nous réduisons la sensibilité à notre environnement, les opportunités ne sont plus saisies, et les prévisions les plus pessimistes se réalisent : c’est la méthode Coué à l’envers.
D’autres tactiques sont possibles en choisissant un autre arbitrage dans l’équilibre entre contrôle et autonomie. Ces tactiques s’appuient sur une prise de conscience au niveau de la gouvernance des organisations : avec moins de visibilité, la hauteur de vue est moins cruciale ; la rapidité dans la mise en œuvre des réactions sur le terrain doit être privilégiée.
Cette posture de gouvernance s’appelle le lâcher prise, prendre conscience de ses limites. Elle va à contre courant des schémas de pensée établis, mais si on va dans le mur, c’est peut-être la meilleure option.

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