Par Etienne Barbier : Les Interfaces. Faites
l’exercice : en recherchant "management à la Française" sur
google on obtient 1 520 000 raisons de perdre tout espoir, et ce en 0,20
seconde !
Deux faits me
semblent à l’origine de cette autoflagellation.
Le premier est l’existence du statut de cadre, concept que
je crois unique au monde. L’abolition des privilèges date du 4 août 1789, mais
tarde à prendre effet dans la réalité des organisations ; ce statut n’est
certes plus héréditaire (quoique), mais il compte plus chez nous que la mission
assummée (opérateur, expert, encadrant…), et il installe un écran de fumée
source de nombreuses confusions. Une de ces confusions est qu’un cadre est
nécessairement un encadrant.
Le deuxième point est la lecture que nous faisons de notre
histoire : les personnages historiques sont installés sur un piédestal,
dotés d’un destin individuel, nous adorons les hommes providentiels. Napoléon,
de Gaulle, Jean Jaurès, Saint Louis nous retenons les hommes, et nous oublions
trop vite que leur principal talent a été de savoir constituer des équipes
autour d’eux. La chute des deux premiers correspondant à l’instant où ils ont
cessé de produire de la vision collective… Nos institutions accentuent encore
cette vision, je parle du statut très particulier du Président (et moi aussi je
mets un P majuscule…).
Le mythe de l’homme providentiel, et l’importance du statut,
voilà nos vaches sacrées ! Le management à la Française, celui qui marche,
ce n’est pas çà…
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