lundi 28 novembre 2011

Management à la Française : Faut-il en rougir ?


Par Etienne Barbier : Les Interfaces. Faites l’exercice : en recherchant "management à la Française" sur google on obtient 1 520 000 raisons de perdre tout espoir, et ce en 0,20 seconde !
 Deux faits me semblent à l’origine de cette autoflagellation.

Le premier est l’existence du statut de cadre, concept que je crois unique au monde. L’abolition des privilèges date du 4 août 1789, mais tarde à prendre effet dans la réalité des organisations ; ce statut n’est certes plus héréditaire (quoique), mais il compte plus chez nous que la mission assummée (opérateur, expert, encadrant…), et il installe un écran de fumée source de nombreuses confusions. Une de ces confusions est qu’un cadre est nécessairement un encadrant.
Le deuxième point est la lecture que nous faisons de notre histoire : les personnages historiques sont installés sur un piédestal, dotés d’un destin individuel, nous adorons les hommes providentiels. Napoléon, de Gaulle, Jean Jaurès, Saint Louis nous retenons les hommes, et nous oublions trop vite que leur principal talent a été de savoir constituer des équipes autour d’eux. La chute des deux premiers correspondant à l’instant où ils ont cessé de produire de la vision collective… Nos institutions accentuent encore cette vision, je parle du statut très particulier du Président (et moi aussi je mets un P majuscule…).
Le mythe de l’homme providentiel, et l’importance du statut, voilà nos vaches sacrées ! Le management à la Française, celui qui marche, ce n’est pas çà…

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