jeudi 20 octobre 2011

Manager la performance et engager les salariés


Depuis plusieurs années, j’accompagne les plans de performance de plusieurs entreprises industrielles ou de service… Le besoin qu’ils expriment va de la réduction des coûts au cost killing, de l’accélération des flux à la réduction de leur besoin en fond de roulement, via leurs stocks et en cours de production.
Pour autant les leviers de performance s’actionnent rarement en termes de réduction des coûts. L’enjeu réel consiste à s’intéresser au temps, et plus précisément à l’efficacité du temps opératoire.

L’efficacité du temps opératoire est à prendre au sens global : en quoi ce que je fais maintenant est utile à l’entreprise.
Le problème de ce postulat c’est qu’il est difficile, voire néfaste, de mesurer cette efficacité. Et ce parce que les effets de ce que je fais maintenant ne sont pas toujours visibles ou anticipables : je suis peut-être en train de monter une pièce dont la définition technique a changé et qui sera rebutée à la fin du mois prochain - dans ce cas mon action est apparemment efficace mais en fait inutile. Les exemples inverses existent : je peux être en train de discuter avec un collègue autour d’un café et de résoudre un problème récurrent, ou passer un moment agréable à la campagne et identifier la solution à un problème technique jusque là insoluble.
La réduction du temps de travail - les fameuses 35 heures – ont conduit les entreprises à raisonner en temps de travail effectif, avec l’illusion perverse que le temps de travail effectif était le temps de travail efficace, alors que ce n’était que du temps de travail mesuré. Il y a trois horizons d’efficacité : je passe du temps à produire (horizon de la réalisation), je passe du temps à préparer une production future (horizon de l’anticipation), je peux également passer du temps à faire progresser ma façon de produire (horizon du progrès). Le temps de travail effectif ne peut mesurer que le premier horizon en comparant le temps passé et le temps défini pour réaliser une tâche.
Si l’entreprise recherche l’efficacité en focalisant ces efforts sur le seul horizon de la réalisation, elle prend le risque de nuire aux deux horizons de l’anticipation et du progrès. Ces deux autres horizons n’étant pas mesurables.
L’engagement des salariés est le seul chemin vers l’efficacité puisque, en fait, seul le salarié peut avoir une idée de l’efficacité de ce qu’il est en train de faire à un instant donné…
Si l’entreprise était pérenne, elle prendrait en compte les trois horizons de l’efficacité, et libérerai le temps des hommes qui la construisent.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire